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salle Jean Macé rue du pré pigeon Angers
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13/03/2010

Trêve finie, les locataires craignent l'expulsion - Angers


lundi 15 mars 2010

Ce lundi sonne le glas de la trêve hivernale. Les expulsions dans les logements peuvent reprendre. Samedi, les associations ont dit « stop ! »



Claude Charrier, responsable du Droit au logement (Dal), sait de quoi il parle : « Nous avons bien failli, avec ma femme, être expulsés. Après la perte de mon travail, nous avons eu des ennuis financiers. Aujourd'hui, la perte d'un logement concerne beaucoup de gens ! »

Samedi, place Imbach, ils étaient une centaine de manifestants à dire « stop aux expulsions » autour des banderoles du Dal 49, de la Confédération national du logement (CNL) et de la Confédération syndicale des familles (CSF). « Ensemble, nous demandons un moratoire pour dédommager les propriétaires tant qu'il n'y a pas de solutions de relogement. »

En Anjou, les associations avancent le chiffre de 8 000 personnes sous le coup d'une expulsion. « Avec la montée du chômage, la situation s'est beaucoup dégradée. Le nombre de ménages en situation d'impayés a fortement augmenté. » Alors, dans l'urgence, elles demandent : le gel des loyers, la revalorisation de 25 % des aides personnelles, l'arrêt des saisies, expulsions, coupures d'eau, de gaz et d'électricité, la construction annuelle de 180 000 logements locatifs sociaux...

La sous-France

Parmi les manifestants une Saumuroise de 59 ans, allocataire du RSA : « Je vis dans un véritable taudis avec des trous dans le plancher. Mes 58 m 2 sont insalubres. Mon propriétaire ne veut pas faire de travaux pour un loyer de 220 €. » Esthéticienne en Afrique, Côte d'Ivoire, elle est revenue auprès de sa mère au moment des troubles entre le régime et les ressortissants français, il y a cinq ans.

« Là-bas, j'ai tout perdu, et j'ai dû revenir dans mon pays la France. Je dirais plutôt la sous-France. » Un jeu de mots qui en cache une, souffrance.
« À Saumur, il n'y a pas de place en HLM, alors je n'ai aucune issue ! »

Les exemples ne manquent pas. Claude Charrier évoque la situation d'une famille angevine. « La maman handicapée vit dans un logement inadapté. Elle a fait une demande en HLM depuis deux ans, en vain. Sa maladie évolue, et elle se retrouve complètement cloîtrée chez elle. » Il parle aussi de cet étudiant qui loue un garage pour 300 €. « Ce n'est pas digne d'un pays comme le nôtre. Les jeunes, les chômeurs, les familles pauvres, les retraités... toutes les catégories d'âge souffrent du mal logement. Et en plus, ils ont honte ! »

Yves LAUNAY.

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